Trampoline - Shaed

Cette nuit, il manquait un peu d’effectif aux urgences, alors Anakin s’était retrouvé dans ce service. Le plus souvent, il était en pédiatrie. Il était bien à la mine aussi, on n’avait pas le temps de s’ennuyer, il y avait toujours des patients tout au long de la nuit, plein de chose à ranger, organiser et un tas de papier à remplir vu que ce n’était souvent que des personnes de passages. C’était plutôt calme malgré tout. Pas de grosse urgence, beaucoup de petits maux et qu’un ou deux blessure par balle prit en charge rapidement, donc aucun soucis. Pas de mort ce soir, enfin la nuit n’était pas finie.

« Ani, j’ai besoin de toi, le box 049. Une entorse sur une demoiselle d’une vingtaine d’année. » Il relevait la tête et prenait le porte document que lui tendait l’infirmière qui recevait les patients pour une rapide auscultation. Il avait toujours ce tic au coin des lèvres qui lui tirait la bouche en biais quand il se concentrait. Il lisait le rapport du premier entretient, avec les antécédents médicaux, etc… « Elle est carrément éméchée par contre… ». Il hochait la tête et tout en continuant de lire, il se dirigeait vers la chambre. Il jetait le gobelet avec le fond de café sur la poubelle en chemin, glissait la fiche de circulation de la patiente sous le bras et entrait. Il se désinfectait les mains et lui fit un rapide sourire et se courbait légèrement pour la saluer.

Il s’approchait doucement, jetant la fiche sur le bord du lit et lui indiquait le callepin qu’il portait au cou — Je suis muet, était-il écrit. Il lui montrait alors son badge qu’il indiquait qu’il était infirmier et s'appelait Anakin. Histoire de se présenter et l’informer afin de la rassurer, c’est ainsi qu’on l’avait formé et il trouvait ça normal. Il retournait alors à la fiche de circulation pour voir le soucis et cherchait ses jambes du regard, cherchant la cheville douloureuse. Ah oui, elle a la cheville d'un éléphant... Comment j'ai pu raté ça... Puis il grimaçait à se demandant ce qu'était cette odeur dérangeante. Celle de l'alcool qu'il n'avait pas encore identifié, concentré sur autre chose et avait déjà oublié que la patiente était éméchée, pour cité sa collègue.

acidbrain — quote.none

If you drink, you’ll fall

Ani & Tash

Personne n’était disponible ce soir, même Apollo à décliner mon offre, du coup je me retrouve toute seule avec ma bouteille de Vodka. Je n’ai pas eu envie de m’apitoyer sur mon sort alors je fais ce que je sais le mieux faire, je me suis habillé mis la bouteille dans mon sac et suis partie à la recherche d’un local ou entrepôt vide et désert afin de danser pour me dépenser. Je n’avais pas envie de faire ma feignasse ce soir et je voulais m’amuser. Comme la dernière fois c’était plutôt cool avec Aj, j’ai décidé de recommencer, mais seule car mon binôme à mieux à faire –j’espère qu’il est canon-.
Me voilà donc à me vider la bouteille, tout en reproduisant les pas que je connais, j’enchaine les chorégraphies qui me viennent en tête, tête qui s’embrume rapidement avec l’alcool ingéré. Et l’inévitable arrive, la rencontre avec le sol se fait plus durement que je ne le pensais et mon euphorie disparait quand la vive douleur ma parcours la cheville. Peut-être pas une si bonne idée d’avoir faire ça seule, je tente de me relever mais c’est vraiment difficile et ma cheville semble avoir gonflé, ou alors c’est l’alcool qui me fait buguer.

Je décide d’arrêter de danser, et de boire aussi, puis je chercher rapidement sur mon téléphone une clinique qui pourrait m’accueillir, il se fait tard et je n’ai pas envie de devoir me balader trop loin. Une fois l’endroit trouvé, je cherche autours de moi de quoi m’aider à marcher, à ma grande surprise il y a une planche de bois sur roulette en piteux état. J’hausse les épaules et décide de l’utiliser comme un skate, ça couine et c’est super instable, mais ça me permet de ne pas trop m’appuyer sur ma cheville meurtrie. Les gens ont dû me prendre pour une folle, je me retenais de rire à chaque fois qu’une des roues faisait un bruit, clairement la police aurait pu m’arrêter à n’importe quel moment car je suis un vrai danger et en plus je suis totalement alcoolisé.
Je ne me souviens pas de la moitié du trajet, je ne sais pas comment j’ai réussi à me retrouver devant la clinique sans perdre un membre. Je ne me souviens pas non plus de mon admission, mais j’ai rapidement eu quelqu’un pour s’occuper de moi, l’infirmier est rentré et m’a genre fait une révérence en se lavant les mains, je n’ai pas pu m’empêcher de pouffer de rire, j’suis une princesse ! Je m’attendais à ce qu’il me sorte son jargon de médecins qui allait m’endormir mais il me montre un truc autours de son cou. Je fronce les sourcils puis tente de lire ce qui est écrit, il me montre rapidement son badge.

« Muet.. c’est le bon plan pour par avoir à discuter avec des gens chiants.. Et genre c’est ton vrai nom ? Ah merde tu peux pas répondre.. tu devrais faire comme l’autre là.. c’quoi son nom.. celui qui parle avec un ordi.. J’suis sur les gens ils te font des blagues star wars… »  Je lui parle alors qu’il lit ma fiche, puis il regarde ma jambe et ma cheville. Je le vois grimacer et je me dis que ma cheville doit être dans un sale état. « Tu sais tu devrais jouer poker face devant les blessures des patients.. nan parce que si tu grimaces en regardant ce qu’ils ont.. ils font se faire des films.. Enfin moi je devrais m’inquiéter plus que ça hein… Je dois m’inquiéter ? » je l’observe me sentant mal tout à coup, l’angoisse d’avoir fait une connerie, qui pourrait m’empêcher d’obtenir mon diplôme, de continuer mon travail… Si je perds la danse alors j’aurais plus grand-chose sur quoi me vanter dans ma vie… J’peux même pas me vanter d’être en couple depuis trois ans sans être une seule fois cocue… J’suis pas heureuse.. alors sans réfléchir sur un coup de tête, et l’alcool aidant un peu j’attrape l’infirmier par la blouse et m’avance pour l’embrasser. Si cette soirée à foutue ma vie en l’air, autant que je profite pour me faire un bon souvenir, un baisé échangé avec un joli garçon.

Trampoline - Shaed

Il était entré dans le box privé où patientait Tasha et sa cheville. Il avait sa fiche de circulation en main et il notait pour voir s’il y avait des examens à passer, ainsi que les conditions de son accident. Il avait omis la précision que la patiente était un peu éméchée. Il n’eut pas le temps de le lire non-plus, un peu agacé de l’entendre rire quand il lui avait fait une courbette. Elle a l’air carrément idiote… Il s’approchait, l’informait qu’il était muet, ainsi que son badge ou était indiqué et son nom, et son poste.

Elle avait réussi.à lui arracher un petit sourire amusée. Elle est marrante au moins… Heureusement qu’elle était tombée sur lui, car même s’il avait été réellement muet, il ne l’aurait pas mal pris. Surtout que là, c’est encore plus le cas… Techniquement ça fait parti de ma liste de « + » à ne pas parler. Il levait ensuite un sourcil, un peu perdu par le fil des pensées de la rousse qu’elle étalait. Elle enchainait tout et il ne savait plus s’il devait rire, soupirer ou juste l’ignorer. Il n’arrivait même pas à être vexé. Il finit par simplement secoué la tête, toujours son air éberlué et préférait commencer à l’observer pour faire avancer la prise en charge de la demoiselle.

Mal à la cheville. Tombée en dansant… et il cherchait alors cette cheville des yeux. Ah ouais, putain… Il tourna subitement la tête vers Tasha avec un sourire désolé quand elle lui fit remarquer son manque de tact. Elle avait tout à fait raison, il se faisait juste la réflexion qu’elle s’était pas raté, mais on n’allait pas lui couper le pied non-plus… Après pour pouvoir continuer la danse d’un point de vue professionnel, il n’avait pas toutes ces informations en tête, n’était pas médecin… Vraiment, il avait merdé pour le coup, s’il savait à quel point il avait angoissée la pauvre petite étudiante. Pas le temps de secouer la tête pour la rassurer et lui expliquer sur un petit papier son étonnement face à une petite poupée comme elle qui était capable de s’infliger ça. Elle devait souffrir le martyr…

Tasha lui sautait littéralement à la bouche. Plus que surpris, il resta immobile, levant les mains, presque apeuré. Il se demandait bien ce qui se passait… Non, ce qui s’était passée pour qu’elle réagisse ainsi. Vu les remarques, c’est pas logique… Ah ouais, c’est bon… Je sens bien les relents d’alcool là… Je comprends mieux. J’avais oublié. Il avait un peu participer malgré lui au baiser, cherchant seulement à comprendre et mette de l’ordre dans ses idées. Il finit par réaliser et la repousser un peu sèchement, la maintenant ferment par les épaules, les bras tendus. « Non mais ? Ho ! Ça va là ?! » Avait éclaté sa voix, complètement troublé. Il rougissait un peu, car c’était pas courant de se faire rouler une pelle comme ça, et qu’il avait parlé. Elle le savait maintenant, c’était une excuse pour pas avoir à parlé aux cons. Ou presque, mais c’était l’histoire la plus simple à raconter. Il se reculait brusquement, afin de mettre une distance de sécurité entre eux. Il se pinçait les lèvres l’une contre l’autre, un peu gêné. Sacré idiote !

acidbrain — quote.none

If you drink, you’ll fall

Ani & Tash

Me retrouver avec un infirmier muet ce n’est pas forcément ce que je préfère, mais je me dis que c’est bien mieux comme ça j’ai pas à écouter les discours sur l’alcool c’est pas bien c’est vilain blablabla.. En tout cas je ne me rends pas compte que je débite pas mal de chose, faut dire que mon esprit est plutôt embué et que le manque de réponse de mon adversaire n’est pas franchement une aide. J’me sens plutôt bien car même s’il ne parle pas, il a l’air plutôt sympa et jeune, faut se l’avouer les mégères qui viennent t’ausculter et qui te juge à leur entrée c’est pas mon kiff, ou alors les bons gros lourdauds qui drague toutes les petites minettes qui ont l’âge de leurs propres filles. Le malaise est toujours présent avec eux, alors qu’avec ce jeune padawan au moins j’me sens bien, enfin ça c’est jusqu’à ce que monsieur grimace en regardant ma cheville.

Alors sans m’en rendre compte, je lui lâche que son poker face est tout pourri et que ça n’a rien de rassurant la tête qu’il vient de faire, parce que s’il agit comme ça avec tous ses patients, c’est pas le top, j’suis pas médecin mais je sais que la plupart du temps il faut laisser croire au patient que tout va bien pour pas que ce dernier flippe à mort et fasse une connerie. Il semble être désolée par sa réaction et je me dis que je peux le pardonner mais je lui demande quand même si je dois m’inquiéter pour ma cheville, nan parce que c’est mon outil de travail et que si je ne peux plus danser j’vais être dans une merde sans fin là, et j’ai pas envie de devoir appeler ma mère pour lui annoncer la chose et repartir vivre chez elle quoi. Je sais qu’il ne peut pas me répondre, mais son silence et ne pas le voir tenter d’écrire un truc pour me rassurer commence à me faire flipper et je vois déjà la fin tragique de tout ça.

La première chose qui me vient en tête c’est l’échec, mon couple est déjà un échec alors si en plus je dois rajouter à ça mes études et mon futur travaille, je suis un échec entier. J’me sens pas bien, je me sens seule et ne réfléchissant pas vraiment à mes gestes, je décide de me remonter un peu le moral, j’attrape l’infirmier –qui soit dit en passant est pas moche du tout- et je l’embrasse. Il ne semble pas me repousser, enfin j’ai dû le surprendre mais c’est pas grave, il aura une anecdote à raconter à ses copains et collègues. Je ne sais pas combien de temps ça dur mais il semble se réveiller et me repousse un peu brutalement. Bah merde alors il me laisse l’embrasser aussi longtemps pour finalement me stopper ensuite ? il lui prend quoi ?! Il me tient par les épaules les bras tendus comme pour éviter un nouvel assaut de ma part et je trouve ça un peu rigolo. Le rire qui s’était formé en moi laisse place au choc de l’avoir entendu parlé, pendant un moment je me dis que j’ai rêvé et que c’est une hallucination, mais son comportement laisse comprendre que non je n’ai pas rêvé et qu’il a bel et bien ému un son.

Avant que je ne réagisse il se recule et je peux voir ses joues devenir rouges, merde alors il est pas vraiment muet le padawan. Il m’a menti, est ce que ça veut dire que je fais partie des cons auxquels il ne veut pas parler ? Je ne reste pas choquée longtemps « Tu parles !!!! J’arrive pas à croire que notre relation commence sur un mensonge ! » je lui dis en oubliant presque ma cheville gonflée « Par la nageoire de Poséidon, oui je viens de l’inventer, alors comme ça tu n’es pas vraiment muet, c’est un choix pour ne pas parler aux cons… J’aurai pu très mal le prendre mais vu que tu as parlé pour moi, enfin à cause de moi je vais te pardonner… » je l’observe, il semble gêné « C’est mon baisé qui te met dans un état pareil ? Tu as déjà embrassé quelqu’un rassure moi ? Parce que si c’est ton premier baisé je suis désolé que ce soit dans ces circonstances… mais bon au moins tu as eu un bécot… Tu comptes rester aussi loin pour t’occuper de ma cheville ? » je lui demande en penchant la tête sur le côté.

« Si ça peut te rassurer… » je lève une de mes mains et pose l’autre sur mon cœur « Je promets de ne plus te sauter dessus sans prévenir si tu t’approches et me soigne ! » » je lui annonce avec le sourire et lui fait ensuite signe de s’avancer « Par contre pas question que quelqu’un d’autre que toi ne s’occupe de ma cheville !! Promis je dirais rien mais j’ai quand même des petites questions ! » mon sourire se transforme en grimace quand une douleur s’éveille dans ma cheville et me fait lâcher un juron. Bon sang je me rappelais pas avoir aussi mal que ça, ou alors c’est l’alcool qui redescend…

Trampoline - Shaed

C’est qu’il était concentré sur autre chose, pas forcément dérangé par des gens bizarres aux réactions… Enfin, il était un peu figé par la surprise, pensant à l’odeur rance de l’alcool, qu’elle était quand même mignonne, mais que… Il finit par la détacher et rougir un peu. Il secouait la tête, un peu perdu. Luca va encore se moquer de moi quand je vais lui raconter ça. Il prit un peu de distance, pour ne pas qu’elle tente de recommencer ou encore d’aller plus loin. Ouais, bah contrairement à elle, je suis pas bourré… Cela ne me fait pas du tout le même effet ! Et ce fut plus fort que lui, il avait parlé pour commenté la situation et surtout se déchargé un peu.

« Notre quoi ? » avait-il aboyé, clapit dans un coin de la pièce comme s’il faisait face à un animal sauvage. Puis la suite… J’ai préféré me muré de nouveau dans mon silence pendant un temps. Je me dis qu’elle allait s’arrêter et peut-être même se lasser d’elle-même. De plus, c’était drôle ce qu’elle racontait, j’étais curieux de voir jusqu’où elle allait aller dans ses conneries. Après, je vais voir si je dois faire un signalement ou non. Peut-être qu’elle n’est pas simplement pétée, mais que c’est une psychopathe ou une simple délinquante sexuelle. On sous-estime trop les femmes dans les crimes, elles sont plus nombreuses qu’on ne le pense.

« Non, mais je vais pas m’en occuper ou si mais de loin… Tu sais avec la force, je suis un jedi… » lui répliquait-il en marmonnant, quant à sa cheville. Il avait un petit sourire. Son discours était risible. Elle lui promettait alors de ne pas lui sauter dessus sans le prévenir. « Même si tu me préviens… Ne le fait pas. » lui dit-il avant de s’approcher. Il ne voulait juste pas en venir à être un peu plus froid et ferme avec elle, quitte à la plaquer sur le lit et la menacer de l’attacher. Cela arrivait parfois avec des gens déchirés ou alors sous psychotiques. « Et tu sais… C’est un médecin qui va s’occuper de ta cheville… Enfin. Je t’emmène faire une radio, il va regarder ta radio, puis je vais sûrement te mettre une athlète ou te plâtrer en conséquent du diagnostic. » lui informait-il, comme il le faisait souvent avec les patients. Ils étaient formés pour le faire, afin de rassurer le patient. Après, vu le baiser et la demoiselle, il n’allait pas forcément mettre les formes. Oui, on peut se détendre après tout ce qu’on a vécu.

Il levait son pouce par dessus son épaule, montrait ensuite la patiente du doigt. « Bouge pas. » lui chuchotait-il seulement avant de sortir de la salle et ramener un fauteuil roulant pour la conduire à la radio. Il se mit à côté du lit. Il avait ignoré ses questions, car il n’avait pas forcément envie de les entendre, après il était curieux… Elle n’était pas méchante, cela pouvait être marrant. Il l’aidait à s’installer. « Et pour information… » commençait-il tout en lui servant d’appui pour qu’elle prenne place sur la fauteuil. « Je ne parle pas, parce que je n’aime juste pas parler… Enfin la plus part du temps, et aussi pour éviter le con, mais ce n’est pas le cas là. » lui confiait-il avec un petit sourire.

acidbrain — quote.none