La journée était rarement synonyme de repos pour Amalrich. Du moins, la journée entière. Il ne niait pas l'importance du sommeil, mais refusait d'y accorder toute la journée. Le Prussien préférait s'adonner à d'autres activités. La principale était son entraînement personnel. Le vampire était aussi méthodique sur ce point que lorsqu'il n'était qu'un débutant subissant l'entraînement strict de son père. Combien de fois avait-il vaincu un ennemi qui accordait une trop grande confiance en ses compétences ou ses années d'expériences ? Combien de fois avait-il vu des alliés tombés parce qu'ils avaient jugé qu'il n'était plus utile pour eux de s'entraîner ? Il s'était juré que ces deux cas de figure ne lui arriveraient jamais. S'il devait périr dans un combat, se serait en donnant tout son talent dans une joute mortelle. Cela aussi, il se l'était juré.
Il s'était délesté de la veste de son uniforme, mais portait le veston, la chemise, le pantalon et les bottes de celui-ci. Méthodique comme à son habitude, il avait emmené plusieurs armes différences pour son entraînement matinal. Bien que l'escrime ait et aura toujours sa préférence, durant sa longue vie, Amalrich avait pu enrichir ses connaissances martiales d'autres styles de combat en buvant le sang de combattant exceptionnel et il veillait à ne pas laisser ces connaissances s'étioler dans sa mémoire. Il répéta avec concentration les mouvements appris. D'abord lentement puis de plus en plus vite. Pas de musique, uniquement le bruit des coups sur le mannequin d'entraînement. Dos à la porte du salon, son esprit était entièrement focalisé sur ses gestes familiers, les enchaînant en différentes parades ou estocs, testant les combinaisons les plus intéressantes. Il aurait continué ainsi jusqu'à l'épuisement si une visite surprise n'allait pas interrompre sa routine.
La porte s'abattit avec violence, l'arrachant avec un sursaut à sa concentration. Instinctivement, sa main se referma davantage sur la garde de son fleuret tandis qu'il se tourna vers son visiteur. Tout aussi prestement, il baissa sa lame en voyant qu'il s'agissait de Louis.
"Mon roi ?" S'étonna-t-il, quelque peu essoufflé par son entraînement, inspectant dans quel état se trouvait le Français. À peine avait-il eu le temps de reconnaître les signes d'un sommeil tourmenté que Louis se mit à aboyer une question. Le soldat fronça les sourcils, perplexes, tandis que son souverain s'était placer devant lui avec un regard assassin.
"De qui parlez-vous ?" Demanda-t-il. Louis s'était saisis d'une épée sur la table basse pour commencer une fouille aussi excessivement méthodique que destructrice de l'appartement. Amalrich le suivit comme son ombre tout en rengainant sa propre arme dans un fourreau à sa ceinture. Il le laissa donner libre cours à sa crise, sans émettre de commentaire, encore moins de protestation de le voir saccager son lieu de vie, tout comme il ne tenta pas de retenir ces gestes rageurs.
"Il n'y a personne ici en dehors de nous, mon roi." Dit-il avec calme, se voulant rassurant, lorsque Louis eut fini de s'acharner contre le mini-bar.
acidbrain — quote.Twenty Øne Pilots, Goner