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Amalrich - I will go to war
Amalrich von Zedlitz
▌Beware; for I am fearless, and therefore powerful.
Amalrich von Zedlitz
Messages : 20
Date d'inscription : 21/01/2019
Lun 21 Jan - 21:03


Amalrich von Zedlitz
Le remords n'est qu'une rouille sur le tranchant d'un acier splendide

NOM: von Zedlitz ─ PRÉNOM(S): Amalrich ─ DATE DE NAISSANCE ET ÂGE: né en 1422. 44 ans en apparence, 596 ans en réalité ─ LIEU DE NAISSANCE ET NATIONALITÉ: né à Marienbourg, de nationalité prussienne et fier de l'être ─ GUILDE: Le Camélia Rouge ─ STATUT SOCIAL: Veuf, Noble et soldat d'un pays qui n'existe plus, il a tout de même conservé assez de richesse pour ne pas avoir d'inquiétude d'un point de vue financier ─ EMPLOI/ÉTUDES: Bretteur, intendant et membre du Conseil Royal de son clan. ─ ORIENTATION SEXUELLE: Asexuelle, le cache dans le but de préserver les apparences. Il a dédié sa vie à l'épée. Il lui arrive de "jouer" avec ses proies, mais cela revêt uniquement du plaisir de la chasse. En vérité, son coeur ne s'est jamais remis de la mort de son épouse. ─ RACE: Vampire ─ GROUPE: I'm a monster

◊ Art du guerrier
En buvant le sang d'un humain, il assimile les techniques de combat de sa victime. Il voit cela comme un immense honneur qu'il ne réserve qu'aux combattants ayant retenu son attention et qu'il a battu en duel avant de les vider de leurs sangs. Son degré de maîtrise varie selon la quantité de sang ingurgité. Boire jusqu'à la dernière goutte lui donnera une maîtrise parfaite alors qu'une gorgée ne lui en fera maîtriser que les bases. "Ton art perdura à travers moi pour l'éternité." Souffle-t-il toujours à l'oreille de sa proie.

◊ Régénération par le sang
Boire du sang l'aide à guérir plus rapidement et prolonge sa vie. S'il reste plusieurs années sans en boire une goutte, le temps laissera ses marques sur lui comme sur un humain.

◊ Rapidité surhumaine
Une capacité qui se marie à merveille avec ses talents de bretteur. Il en use pour parer, feinter, attaquer, ou narguer, parfois, si son humeur s'y prête. Pour citer Cyrano de Bergerac : "Élégant comme Céladon, Agile comme Scaramouche, je vous préviens, cher Myrmidon, qu’à la fin de l’envoi, je touche !"

✖️✖️✖️

DERRIÈRE L'ECRAN

NOM: Moumoune PRÉNOM(S): blablabla TON AVIS SUR LE FORUM: j'en suis accro DISPONIBILITÉS: aussi présente que possible AVATAR PRIS: James Thierrée UN PETIT MOT: blablabla COMMENT AS TU CONNU LE FORUM: si on creuse le sous-sol du forum, on y trouve mon squelette



CARACTÈRE ▬Amalrich aimait le sang bien avant de devenir un vampire. Faire couler celui des autres lui avait toujours procuré une sensation d'accomplissement. Il ne vit que pour le combat. Il n'y a qu'en versant le sang des autres qu'il se sent pleinement en vie. Se battre vaillamment pour sa survie ou périr entre les mains de plus fort que lui. Il en éprouve une satisfaction difficile à décrire. Plus enivrant que n'importe quel alcool ou drogue. Il n'y a que dans ces moments-là que vous le verrez véritablement joyeux. Seuls les forts l'intéressent et méritent de devenir ses proies. Les lâches et les faibles méritent à la fois son mépris et une mort aussi lente que douloureuse qu'il s'assurera d'administrer personnellement. Amalrich est aussi fier d'être un vampire qu'il l'est de ses talents de bretteur. Il ne comprendra jamais ceux voulant vivre d'égal à égal parmi les humains, ceux marchant au soleil grâce à une bague de jour, ceux se nourrissant de poches de sang ou du sang d'animaux, cela revient, pour lui, à nier leur nature profonde. Il n'a pas toujours pensé ainsi. Cette opinion très arrêtée qui couvait depuis toujours au fond de lui à pris de l’ampleur en rejoignant Louis dans sa révolution.
On chuchote qu'il n'attend qu'une seule chose de sa vie immortelle : mourir lors d'une glorieuse bataille. Il est vrai que le vampire n'est plus du tout le même lorsqu'il n'est ni en train de combattre ni en plein entraînement. Le plus souvent avachi, écoutant de l'Opéra sur son gramophone tout en fumant de l'opium, le regard éteint. Il se montre d'une politesse froide d'aristocrate lorsqu'il parle à quelqu'un, comme si cela l'ennuyait profondément mais que les usages exigeaient de lui de faire croire qu'il est intéressé par les paroles échangées. Amalrich porte le deuil d'une femme qu'il a aimé plus que de raison et dont il n'existe même plus une tombe sur laquelle il pourrait se recueillir, le deuil d'un fils qui n'a jamais su d'à quel point il était fier de lui, le deuil d'un pays qu'il a vu tombé dans l'oubli et dont il continue de porter fièrement l'uniforme, le deuil d'une époque révolue dont il continue de respecter les codes.
Profondément monarchiste, il lui était impossible de ne pas jurer fidélité à Louis de Vernay après avoir servi sous la gérance de Dorianne qu'il trouva trop laxiste. Le poids d'une couronne ne convient pas à une femme, en avait-il conclu, encore une façon de penser datant d'un autre âge. Il respecte un code d'honneur qui l'enferme dans certaines règles, lui interdisant tout acte déshonorant ou de s'attaquer aux femmes et aux enfants. Si vous tentez d'en profiter pour l'abattre, il vaudrait mieux vous assurer qu'il ne survit pas, car sa vengeance sera terrible. Seul un ordre de son roi le pousserait à aller à l'encontre de son code d'honneur. Les ordres de son souverain étant absolus, jamais il ne les remettre en doute ou se permettre de les désapprouver ouvertement. Il donne beaucoup d'importance à des choses démodées comme le panache ou encore les apparences. Il fait attention aux "on-dit" veuille à punir ceux qui feraient circuler des mensonges à son encontre. Il peut se montrer étonnamment théâtral et sujet à l'humour noir lorsqu'il s'agit de se venger ou de punir. Le meilleur manière de faire passer un message, selon lui, est de toujours ajouter une pointe d'ironie à la leçon. Si vous blessez ou tuer un de ses infants, c'est comme si vous l'insultiez et il en fera une affaire personnelle. D'un autre côté, il ne compte plus le nombre de ses infants qu'il a décapité lui-même parce qu'il avait été déçu par eux. Ainsi est Amalrich von Zedlitz, un guerrier sanguinaire drapé dans des codes aristocratiques d'un autre temps et de fierté. Un digne représentant du Camélia.

ANECDOTES ▬
Il se montre très sélectif dans le choix de ces victimes. Il faut que celles-ci lui aient prouvé leurs valeurs, qu'il ait pris plaisir à les voir lui résister, d'une manière ou d'une autre. Les proies faciles ne l'intéressent pas.  ▬ Il lui est déjà arrivé de rester plusieurs années sans boire une goutte de sang humain à cause de ses goûts particuliers.  ▬ Il ne porte plus de bague de jour depuis qu'il a rejoint son clan actuel. Il estime que se balader au soleil va à l'encontre de la nature profonde de sa race. Il n'a jamais recours aux poches de sang pour se nourrir ou autres substituts comme le sang animal pour les mêmes raisons.  ▬ Il déteste les armes à feu. Il ne trouve aucun charme ni aucun honneur à les utiliser. L'arme des lâches, à son avis. Couteaux, sabre et rapière sont ses armes de prédilection.  ▬ Son bien le plus précieux est son ancien uniforme, relique du temps où il était encore humain. Un habit qu'il ne quitte qu'avec réticence, lorsqu'il doit se fondre en civile dans un monde devenu trop moderne pour lui. L'enlever lui donne l'impression qu'on lui retire son identité, qu'on lui arrache une partie de son âme.  ▬ Une mèche de cheveux de sa femme et de son fils sont cousues dans la doublure de la veste. On dit que c'est pour cela qu'il y tient à ce point et que personne n'a le droit d'y toucher. Il le raccommode lui-même en cas de dégât pendant le combat.  ▬ Il porte toujours son alliance.  ▬ Il prend grand soin de ses armes, il en vérifie et entretient le tranchant de manière régulière.  ▬ Sa collection d'armes est importante et vient de tous les pays. ▬ Il préfère l'opium au Redstar, voir l'absinthe en certaines occasions. C'est son côté "vieil école" qui veut cela.  ▬ Portait autrefois le sceau de la reine Dorianne au niveau du coeur. Maintenant, à cet endroit se trouve une broche forgée représentant un camélia rouge. Une broche plantée dans sa chaire rendant toute cicatrisation complète impossible. Une douleur qu'il voit comme un acte de foi permanent envers son roi.  ▬ Il ne reviendra jamais sur un serment donné, quel qu’en soient les conséquences. De la même manière, il ne tolère pas qu'on manque à sa parole. Seule exception est si cela vient de son roi, puisqu'un roi est en droit de tout faire.  ▬ Il ne refusera jamais un duel si on le met au défi en bonne et due forme.  ▬ Il aime l'Opéra et le Théâtre.  ▬ Son oeuvre préférée est Cyrano de Bergerac dont il en cite parfois des passages lorsqu'il est d'humeur taquine.  ▬ Son air d'opéra préféré est Pagliacci. Il aime écouter l'air nommé "Vesti la giubba" lorsqu'il aiguise ses lames. Dans cet air le chanteur y exprime toute la douleur de son coeur brisé alors qu'il se prépare à monter sur scène pour faire rire le public. ▬ Il épargne ou transforme les combattants prometteurs, porte des coups vicieux afin de laisser agoniser les personnes l'ayant déçu, les faibles ou les lâches et boit le sang des méritants.  ▬ Il est le garde-fou de Louis, le plus raisonnable du clan. Parce qu'il s'est enfermé dans un code de conduite datant d'une autre époque, il est plus facile de négocier en sa présence. Si Amalrich sait être la voix de la raison, c'est uniquement lorsque son roi sollicite son avis. Il ne se permettra jamais d'interrompre un discours ou une décision de son roi pour émettre un doute ou un conseil. Il ne désapprouvera jamais publiquement une décision ou un ordre. Il sait très bien que lorsque son roi à une idée en tête, rien ne pourra l'en dissuader et il ne cherchera jamais à le faire.  ▬ Ceux le qualifiant de plus raisonnable membre du clan ne l'ont jamais vu en action, sinon ils auraient su qu'Amalrich en train de combattre est en vérité aussi fou et sanguinaire que ses comparses.  ▬ Il est toujours en première ligne face aux caprices de son roi. Si cela peut ramener un peu de quiétude dans l'esprit de Louis, il est prêt à tout endurer.  ▬ Il parle l'anglais, le français et l'allemand.  ▬ Il a un vieux gramophone pour écouter sa musique.  ▬ Il ne donne l'immortalité qu'à des guerriers particulièrement coriaces ou a des personnes dont il sent le potentiel. Il les fait devenir vampire pour les inciter à devenir plus fort et revenir prendre leurs revanches contre lui. Il finit invariablement déçu par eux. Soit ses infants finissent par voir leur immortalité comme une bénédiction et ne cherche plus à se venger, soit Amalrich les tue en duel. Trop de fois déçu, il met beaucoup de pression et d'espoir sur son dernier infant en date, Anakin Lewis.  ▬ C'est à lui que Primrose doit ses talents d'escrime.  ▬ Il s'est joué du clavecin qui a un bien plus joli son que le piano, à son avis. Il n'en a plus joué depuis une éternité.  ▬ Il fut le premier à porter le surnom de Jabberwocky du temps où il servait la reine Dorianne. Il estime que l'actuel détenteur de ce titre, un loup-garou nommé Lysandro, n'est qu'une pâle copie insultante.  ▬ TV, internet, téléphone ou même radio, il ne porte pas la technologie moderne dans son coeur et estime savoir très bien s'en passer.  ▬ Il est toujours d'humeur mélancolique lorsqu'il est sous l'emprise de l'opium, c'est dans ces moments-là qu'il est le plus calme.  ▬ Il a connu l'ancêtre de  Louis de Vernay du temps où la Prusse et la France étaient en guerre.  ▬ Même en civil, il garde toujours sur lui plusieurs couteaux de jet dont il excelle dans le lancer tandis que sa rapière est protégée dans un tube à dessin qu'il porte en bandoulière. Si se séparer de son uniforme est difficile mais réalisable lorsque la situation l'exige, se déplacer désarmé lui est totalement impensable. ▬ Il a vu Star Wars, à cause d'Anakin Lewis. Ce sont les seuls films qu'il ait vu puisqu'il ne trouve aucun intérêt au cinéma, préférant le théâtre. Il n'avouera jamais avoir apprécié les films, surtout les combats aux sabres lasers.




COMMENT RÉAGIRIEZ VOUS DEVANT UN FAIT SURNATUREL ? ▬
Si mon clan n'en ait pas à l'origine et que le défi qu'il offre semble acceptable, je le combats. Sabre au clair et sourire aux lèvres, je suis toujours prêt à passer à l'action. On pourrait croire qu'avec le temps, je suis devenu très sélectif dans les défis que je choisis de relever, mais, un soldat a-t-il le droit de faire la fine bouche lorsqu'on lui offre une bataille sur un plateau ? Je ne crois pas.

AVEZ VOUS CONNAISSANCE DU MONDE SURNATUREL ? ▬
J'ai été élevé dans la crainte de la colère de Dieu et de la tentation du Diable. Mes connaissances de ce monde étaient primaires et si naïves jusqu'au jour où je suis devenu un de ces monstres que nos prêtres nous exhortaient à redouter. Je n'ai aucune honte de vous le dire, ma foi en un Créateur bienveillant s'est étiolé à mesure que j'en apprenais sur ce monde obscur qui allait être mon nouveau quotidien. Depuis le temps que j'arpente se monde surnaturel, j'ose toujours espérer qu'il puisse me surprendre, même si je soupçonne que je commence à en connaître tous ces secrets.

QUEL EST VOTRE RÔLE DANS LE MONDE OBSCURE ? ▬
Je suis membre du conseil royal du clan le camélia rouge. Cela veut dire que j'ai l'immense honneur de faire partie du proche entourage du roi Louis de Vernay. À ce titre, je suis ce que mon roi désire que je sois. Son intendant, un assassin, un bourreau, un conseiller, un voleur, un confident, un messager, un coursier, un négociant. Je peux être tout cela à la fois et plus encore. Ces désirs sont mes ordres, je m'y plierais sans les remettre en question, même si ceux-ci allaient à l’encontre du code dans lequel je me suis enfermé avec les siècles. Ces ordres passent avant mes propres désirs. Ma loyauté envers lui est si entière que s'il me demandait de m'arracher le coeur pour le lui offrir, je le ferais sans hésiter.

QUEL EST VOTRE AVIS SUR L'EQUILIBRE ENTRE LE MONDE SURNATUREL ET CELUI DES HUMAINS ?▬
L'équilibre est ennuyeux. Je ne comprendrais jamais pourquoi tant de personnes travaillent si dures pour le maintenir. Il est tellement plus amusant de mettre le feu aux poudres. Pourquoi garder les humains dans l'ignorance ? Pourquoi se cacher d'eux ? Pourquoi essayer de vivre à leurs côtés comme si nous étions aussi banales qu'eux ? La préservation de ce secret m'a toujours ennuyé, voire frustré, au plus haut point. Un devoir que je n'ai jamais compris du temps où je servais la reine Dorianne. Louis m'a ouvert les yeux. Nous n'avons pas à cacher notre véritable nature comme si nous en avions honte. Nous ne devrions pas redouter la découverte d'un secret qui n'a aucune raison d'exister. Au contraire, nous devrions accélérer le moment où cet équilibre volera en éclat. Une attaque à la fois.

SI L’ÉQUILIBRE EST PERTURBÉ, DE QUEL COTE IREZ VOUS ? ▬
Du côté de mon clan et de mon roi. Du côté du chaos et de la guerre. J'ai hâte de voir les humains prendre les armes pour essayer de nous vaincre. Cela serait sans nul doute aussi amusant que de voir des lapins tenter de s'organiser pour essayer de terrasser un braconnier. Pour mon plus grand ravissement, c'est déjà le cas avec les guildes, alors, imaginez cela à l'échelle d'une ville ou du monde entier ! La domination ou la mort ! Cela serait tellement merveilleux !

(c) Caelesti Lapsu


Amalrich von Zedlitz
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Amalrich von Zedlitz
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Amalrich von Zedlitz
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Lun 21 Jan - 21:05


Ma belle histoire
Just one more time before I go. Nobody can save me now and I feel so alive. King is crown, it's do or die. The only sound. It's the battle cry.




1432 ▬ Le bruit des épées en bois retendit dans la riche demeure des Von Zedlitz. Le jeune Amalrich, tout juste âgé de dix ans, peine à contrer les assauts du chef de famille. Ce dernier n'adoucit aucunement la force de ses coups face à l'enfant. Une esquive trop tardive, une douleur à la main, et le bruit de l'épée de bois du gamin retentit sur le sol.

"Ramasse-la !" Ordonne son père. L'enfant, qui sert contre lui sa main endolorie, ouvre la bouche pour protester. Son père se rue sur lui, en deux mouvements, l'enfant se retrouve à terre avec une lame de bois contre sa gorge. "Je tiendrais une vraie épée, tu serais mort." L'informa son père, sans une miette de compassion, en appuyant davantage la lame de bois contre la carotide. "Un soldat ne proteste pas et ne baisse jamais sa garde. Maintenant, debout !" Amalrich étouffe un sanglot et obéit avant de se prendre une nouvelle volée d'estocs. De toute façon, quel autre choix avait-il ? Sa mère était morte en lui donnant naissance. Il n'avait aucun jupon bienveillant vers qui courir pour se plaindre de la rudesse des entraînements. Pourtant, il le savait, Amalrich n'avait pas le droit de se plaindre. Combien de familles avaient migré jusqu'en Prusse dans l'espoir d'y obtenir une vie meilleure et combien l'avaient réellement obtenue ? Son père racontait toujours fièrement cette histoire. Il y a deux siècles, la famille Von Zeldlitz avait quitté leur Allemagne natale et, à force de travail et d'acharnement, avait pu obtenir de cette nouvelle terre promise à la fois titre de noblesse et domaine à gérer. Ils n'étaient qu'une poignée à pouvoir en dire autant. L'histoire se terminait toujours par la même conclusion, dictée et répétée par son père comme un ordre : Amalrich devait s'estimer heureux de sa vie et être fier de porter le nom des Von Zeldlitz. Oui. Heureux et fier.


*****

1438 ▬ la règle de bois tape dans les mains de son père tandis que son regard sévère inspecte son fils, âgé de seize ans, tout en lui tournant autour. Amalrich se crispa dans l'attente du verdict. Le coup de latte fusa dans son dos, lui arrachant un cri de surprise. "Dos droit. Menton fier." Lâcha son père. "C'est ainsi qu'un noble doit se tenir." L'adolescent suivit les directives du mieux qu'il put, essayant d'ignorer cette nouvelle douleur dans son dos. "Bien. Passons à l'épée." Conclut son père. Bien ou acceptable, c'était les seuls mots proches d'un compliment auquel Amalrich avait droit. "Mais, père, il n'y a plus de guerre." Osa protester l'adolescent, comme pour souligner la vacuité d'un entraînement aussi acharné que journalier. Son père s'arrêta et poussa un soupir. Quelque part, cette réaction était bien pire que les coups ou les remarques acides. Cela donnait la sensation à Amalrich d'être un cas désespéré, comme s'il ne méritait même pas les remontrances. L'adolescent baisse les yeux de honte devant ce soupir. "Mon fils, il y aura toujours des combats. Ce que tu obtiens, que se soit par la force, par le mérite ou par ta naissance, tu devras toujours lutter pour le garder. Tu devras continuellement prouver aux autres que tu en es digne." Répondit-il en se mettant en garde. Amalrich se rua sur sa propre épée, sachant que son père n'attendrait pas qu'il soit prêt pour commencer sa leçon. Surtout qu'ils s'entraînaient avec de véritables lames depuis quelques mois.

Cette phrase, le chef de famille la répétera à la moindre protestation, telle une excuse pour se montrer aussi intransigeant envers son héritier. Un entraînement tellement strict, qu'Amalrich entendait encore le bruit des lames s'entrechoquant lorsqu'il fermait les yeux, chaque nuit.


*****

1443 ▬ Le doigt d'Amalrich pianote contre le garde du sabre à sa ceinture comme s'il hésitait à le dégainer pour s'en servir. Devant son regard sévère se tenait un groupe de paysans tenant fermement une demoiselle à la chevelure flamboyante et aux joues parsemés de taches de rousseurs. Tous baissent les yeux devant ce regard et cette posture autoritaire incruster dans le jeune noble par des années d'éducation stricte. Tous sauf elle. Elle, elle le regarde droit dans les yeux, entre défi et bravoure, ses mains refermées autour de son ventre comme si elle craignait qu'il lui arrache son précieux enfant à naître. Rien que son attitude rebelle pique son intérêt. Avec une raideur calculée, Amalrich s'approche. Les paysans courbent l'échine d'avantage tandis que la rouquine reste toujours aussi droite. "Ce serait elle, la sorcière ?" Demanda-t-il, glissant un doute dans sa question impérieuse. Depuis un an, c'était à lui de gérer ce genre d'affaire. Le moindre problème, mais aussi la moindre rumeur ou la moindre protestation venant des paysans travaillant sur son domaine. C'était son devoir maintenant que son père était mort. Amalrich n'avait ressenti aucun soulagement, aucune quiétude devant la fin du rythme effréné que son père lui avait imposé depuis son plus jeune âge. Il avait ressenti uniquement le vide, l'absence de cette présence autoritaire qu'il devait à présent endosser et le poids de l'héritage qui était devenu le sien.

Le jeune homme écouta attentivement les accusations. On rendait la rouquine responsable de la mauvaise récolte, on l'accusait d'un pacte avec un démon et de porter l'enfant de cette créature infernale. Amalrich regarda avec le plus grand sérieux un paysan se saisir des mèches rousses de la femme en les brandissant vers lui comme s'il s'agissait de la preuve ultime pour appuyer ses dires. Le jeune noble doutait de la véracité de ces accusations. Il ne doutait pas de l'existence des sorcières ou du diable, seulement du fait qu'une véritable sorcière assez puissante pour détruire des récoltes se laisse tranquillement traîner jusqu'ici. Au fond, l'important n'était ni la pertinence de ces accusations ni même la vérité. L'important était ce qu'on dirait de son jugement. Son père avait eu mille fois raison sur ce point. Ce qu'on obtient, il faut le défendre continuellement. Le moindre doute sur son jugement pouvait faire souffler un vent de révolte. D'un autre côté, il ne se voyait pas prendre deux vies à cause d'un argumentaire aussi mince. Tout était une question d'équilibre.

"Le temps de la naissance de l'enfant, je place la sorcière sous mon étroite surveillance. Ensuite, les deux seront soumis au jugement. Concernant les récoltes perdues, les pertes seront remboursées au double de la valeur marchande." Trancha-t-il sans hésitation, ainsi il étouffait dans l'oeuf toute tentative de protestation. Il fit un geste en direction de la porte. "Mon intendant se chargera de la part pécuniaire de mon verdict." Une manière de signaler que l'entretien était clos.

- Votre nom ?" Demanda-t-il dès l'instant où il fut seul avec la rouquine, toujours la main sur la garde de son sabre comme s'il se tenait prêt à commencer un duel.
- Sorcière ne vous suffit plus ?" Réplique la rouquine en haussant un sourcil.
- Vous avouez être une sorcière ou bien aimez-vous être appelée par un mensonge ?" Riposta-t-il, amusé par l'impertinence de son interlocutrice.
- Quelle importance ? Il est question ici de devoir et non de vérité, n'est-ce pas ?" Devina-t-elle avec pertinence. Son ton était toujours aussi acerbe tandis que son regard se baissa avec une certaine fatalité sur son sort.

Il lui fallut un mois entier avant d'obtenir le prénom de la supposée sorcière, Jana, et un autre mois pour obtenir sa version des faits. Comme il le pensait, il n'était pas question de pacte, d'enfant du diable ou de malédiction. Juste une femme ayant accordée sa confiance à la mauvaise personne et qui avait crue que partir s'installer ailleurs offrirait une meilleure chance au futur enfant. L'avoir sous son toit était comme apprivoisé un animal sauvage. Vive d'esprit, elle mordait au premier signe de douceur ou même de politesse, avant de finalement s'adoucir en voyant que ces traits d'esprit lui étaient rendus avec la même vivacité. Sorcière ou non, huit mois avait suffi à Jana pour voler le coeur d'Amalrich.

Jana donna naissance à un fils auquel elle refusa de donner un prénom.
- Pourquoi pas Stefan ?" Proposa Amalrich.
- Quelle importance, il mourra lors du jugement et peut-être sa mère aussi." Répondit Jana en berçant le nouveau né avec tristesse.
- Dans ce cas, ce sera Viktor pour lui porter chance. Viktor von Zedlitz... Du moins, si tu le veux ?" Demanda-t-il en posant un genou à terre et tendant une bague. Jana ouvrit la bouche de surprise et une larme non de tristesse mais de joie roula sur sa joue. Une fois n'était pas coutume, aucun trait d'esprit ne franchit ses lèvres, seulement un simple oui.

Bien sûr, il y eut un jugement. Amalrich ne pouvait aller à l'encontre de sa parole. Un jugement dont il avait truqué le verdict d'avance en payant les bonnes personnes, mais qui resterait rude à supporter car il se devait de paraître authentique. Pendant toutes les épreuves, Jana tenait fermement l'anneau dorée dans sa main, cherchant à y puiser de la force et l'espoir que demain sera meilleure. Quelques jours après le verdict, Amalrich refit sa demande en bonne et due forme et ils se marièrent. Il y eut forcément des ragots devant cette union. Des histoires de sorcière ayant jeté un sort au jeune noble pour lui dérober son coeur et obtenir la liberté. Le fait qu'Amalrich n'y prêta aucune attention était la meilleure preuve de la sincérité de son amour.


*****

1454 ▬ Voilà deux ans que la demeure résonnait de nouveau du choc des épées en bois. Le jeune Viktor, âgé maintenant de onze ans, s'entraîne avec l'homme qu'il considère comme son père. Le tableau aurait pu paraître familier, excepté le fait que des rires remplaçaient la rigueur d'antan. Ne voulant pas imiter la discipline excessive de son propre père, Amalrich laisse son fils adoptif mener le duel, se contentant de se défendre en lui opposant une résistance calculée. Lorsque lui-même doit passer à l'offensive, il s'assure à ce que le garçon voie le coup venir suffisamment à l'avance pour le parer. Au bout de quelques échanges énergiques, il laisse un trou dans sa garde, de manière si grossière qu'on aurait pu croire à un piège. À la place, Amalrich se laissa toucher lorsque Viktor s'engouffra dans cette faille intentionnelle. Sous les rires du jeune garçon, le père feint d'être mortellement blessé en tombant à genoux avec exagération.

- Père, puisque je vous ai battu en duel, laisse-moi vous accompagner. Je vous protégerais." Supplia le garçon.
- Impossible. Qui protégerait ta mère si je laisse mon meilleur soldat partir avec moi ?" Demanda Amalrich en ébouriffant la tignasse noire de Viktor avec tendresse.
- Pèèrrreeee, arrêtez, j'ai passé l'âge." Protesta l'enfant en se plaquant ses mains dans les cheveux pour se recoiffer avec une mine boudeuse, ce qui provoqua un rire chez son père adoptif.
- Fort bien, alors file à ton poste, mon petit soldat." Déclara-t-il en pointant la porte avec son épée d'entraînement.

Viktor exécuta un salut avant de courir en direction du salon. Le temps qu'Amalrich le rattrape et Viktor s'était déjà empressé de raconter sa victoire à sa mère. Jana joua l'auditrice attentive en interrompant son travail de couture sur la veste d'uniforme de son époux. Ensuite, elle envoya son fils lui chercher quelque chose, ce qui n'était qu'un prétexte pour le faire sortir de la pièce. L'enfant, motivé par la "mission" donnée, obéit avec enthousiasme.

- Dois-je m'inquiéter pour mon époux si un simple enfant arrive à lui faire mordre la poussière aussi facilement ?" Demanda-t-elle, les yeux pétillant de malice lorsque l'enfant fut sorti.
- Je doute que l'armée adverse possède des soldats aussi enthousiastes que notre Viktor." Se défendit-il en s'approchant pour embrasser son épouse sur le front. Il se penche ensuite sur son travail et suivit du doigt une ligne de couture nouvelle sur la doublure de la veste. "Aurais-je finalement épousé une sorcière qui viendrait d’ensorceler ma veste ?"
- Bonté divine, si je te disais oui, tu serais capable de te jeter contre les lignes ennemies en te croyant invincible !" Rigola Jana. "Non. Juste une mèche de cheveux, de moi et de l'enfant. Rien de magique. C'est une sorte de... Vieille superstition de grand-mère pour me rassurer, pour que tu n'oublies pas de nous revenir." Expliqua-t-elle avec le regard aussi mélancolique que lors de leur première rencontre.
- Cette guerre ne durera pas éternellement. Dès notre indépendance acquise, je reviendrais. La liberté ne vaut-elle pas de se battre pour elle ?" Assura Amalrich en l'embrassant pour la rassurer. Jana se leva et posa la veste sur les épaules de son époux.
- Je préférerais avoir un mari en vie qu'un pays libre..." elle pose un doigt sur les lèvres du noble qui voulut protester. "Je sais que rien de ce que je dirais ne te fera changer d'avis, alors, fais-moi le plaisir de gagner cette guerre au plus vite." Ajouta-t-elle. Viktor entra de nouveau en ramenant fièrement sa prise, Jana s'empressa d'écraser les larmes qui menaçaient de couler avant de se retourner vers l'enfant. Devant l'enfant, les deux parents étaient unis par le même espoir : pourvu que la guerre cesse avant que Viktor ne soit en âge de s'engager dans l'armée.


*****

1466 ▬ De par son appartenance à la noblesse, il avait reçu un poste de gradé dès la déclaration de la guerre. Pourtant, jamais on ne le voyait rester derrière les lignes avec les autres nobles. On le trouvait plus facilement en première ligne, luttant aux côtés des hommes sous ses ordres. Amalrich n'avait pas oublié les paroles de son père sur le fait de devoir continuellement prouver sa valeur, mais il y avait une autre raison qui le poussait à agir ainsi. Les conflits semblaient avoir réveillé quelque chose en lui, comme si l'entraînement sévère reçue depuis son enfance trouvait enfin un sens. Il éprouvait une certaine satisfaction dans cette guerre. À ses yeux, il n'y avait rien de plus pure qu'une bataille. L'emporter parce qu'on avait réussi à se montrer plus fort ou être tué par un adversaire plus habile que soi. Les autres nobles désertèrent petit à petit les champs be bataille d'un conflit qui s'enlisait tandis que lui demeurait aussi motivé que lors du premier jour. Il se surprenait même parfois à souhaiter que cette guerre ne trouve jamais de fin.

Cela finit par arriver, pourtant. Après treize années de guerre, un traité était en cours de négociation. Ce n'était pas la première tentative, mais, cette fois, on soufflait que le Pape en personne était venu jouer les médiateurs. Déjà les rues de Könitz, la dernière ville conquise par la confédération prussienne, étaient traversées par l'allégresse de la victoire et surtout de soulagement de voir un si long conflit enfin se terminer. Seul Amalrich gardait la mine sombre. Il supervisait et aidait aux préparatifs de départ mais le coeur n'y était pas. Son regard se portait régulièrement vers l'horizon, comme s'il guettait l'arrivée de quelqu'un mais, surtout, il semblait surveiller la course du soleil qui s'approchait de son couchant.

Un bruit de pas lui parvint dans son dos, par réflexe, le soldat posa la main sur la garde de son sabre avant de se retourner, puis se détendit en voyant qu'il s'agissait de son fils adoptif.

- Viktor, tu es fou d'arriver ainsi dans mon dos." Le sermonna-t-il. Amalrich avait retardé jusqu'au dernier moment l'enroulement de son fils adoptif dans son bataillon, ce qui ne l'empêchait pas d'éprouver une certaine fierté à chaque fois qu'il le voyait porter l'uniforme.
- Père, je vous cherchais, les troupes retournent à Marienbourg, nous devrions en faire de même.
- Toi, va. J'attends le retour de mes éclaireurs. J'ai une dernière chose à régler avant que la paix ne soit officielle." Expliqua-t-il en reportant son regard vers l'horizon.
- Nous sommes en période de trêve." Lui rappela Viktor, les sourcils froncés par la perplexité. Cela ne ressemblait pas à son père d'adoption de manquer à ce genre de serment.
- Ce qui me préoccupe est un cas à part." Comment expliquer à Viktor que cette trêve et le traité de paix en cours lui laissait un goût d'insatisfaction en bouche ? Au point qu'il se rue vers un prétexte afin de livrer un ultime combat. Comme si le ciel avait entendu sa requête, un éclaireur revint, encore essoufflé par sa course et lui murmura un message. Un mince sourire de satisfaction effleura les lèvres d'Amalrich. Il remercia l'éclaireur, lui tapotant l'épaule en lui signalant qu'il pouvait rentrer, que son rôle dans cette guerre était fini. "Toi aussi, Viktor, rentre. Je te rejoins sous peu." Il aurait dû s'en douter, mais, le jeune homme le suivit à la trace alors qu'il s'éloignait.
- Encore cette histoire de mercenaire ?" Protesta Viktor, accélérant le pas pour suivre la cadence. Pendant que le conflit s'enlisait, toutes sortes de rumeurs avaient parcouru le rang des soldats. Celle d'un mercenaire ne sortant qu'a la nuit tombée pour effectuer des massacres était la plus vivace. Amalrich avait toujours vu cette histoire comme une légende urbaine, jusqu'à ce que le mercenaire ennemi manque de décimer son bataillon en entier. D'ailleurs, il soupçonnait que la victoire décisive pour la prise de la ville n'ait pu être possible uniquement parce que l'attaque finale avait été faite en plein jour.
- Je veux le débusquer avant la tombée du jour." Déclara Amalrich en serrant de nouveau la garde de son épée. Une part de lui voulait croire que ce sentiment d'insatisfaction n'était dû qu'à une vengeance non assouvie. Une part de lui voulait croire qu'à la mort du mercenaire, il pourrait retourner à la quiétude de son domaine sans avoir ce goût amer en bouche, ne plus avoir l'impression que la fin de la guerre le privait de sa raison de vivre.
- Ce n'est qu'un mercenaire, il est certainement parti dès l'annonce de la trêve. Et même s'il est encore ici, à quoi bon ? La guerre est finie !" Objecta le jeune homme.
- Je ne t'oblige pas à m'accompagner." Amalrich s'arrêta pour se retourner. Le mouvement fut si vif que Viktor sursauta en reculant. "Non, en réalité, je t'interdis de m'accompagner."
- Si vous vous entêtez dans ce projet, alors, il n'y a aucune raison pour que je ne vienne pas avec vous." Déclara Viktor sur un ton qui se voulait sans réplique.
- Il suffit, Viktor. Je suis ton père et ton supérieur, et c'est sous ce double rôle que je t'ordonne de rentrer." Ils se toisèrent un instant en silence. Volonté contre volonté. Avant que Viktor finisse par baisser les yeux. Amalrich se détendit et poussa un soupir. Plus qu'une affaire personnelle c'est la crainte de voir son fils adoptif périr sous les coups de ce redoutable mercenaire ennemi qui le motivait à éloigner le jeune homme du combat à venir. "Je veux que mon meilleur soldat retourne auprès de sa mère. Les pillages sont nombreux lorsqu'une paix approche." Prétexta-t-il en lui passant affectueusement une main dans les cheveux, comme à l'époque où il n'était qu'un enfant.
- Bien, père." Murmura-t-il en réprimant une moue boudeuse, mais ne cherchant pas à fuir ce geste affectueux.
- Je te rejoins vite." Promit le noble, il attendit ensuite que le jeune homme soit parti avant de reprendre sa marche.

En chemin, Amalrich alla trouver d'autres combattants comme lui qui ne voulait pas partir sans un dernier baroud d'honneur et qui, surtout, avait perdu des amis ou des frères à cause de ce mystérieux mercenaire. Des personnes plus soucieuses de leurs vengeances que pour leur vie. Ensemble, ils purent traquer le mercenaire dans la tanière indiquée par l'éclaireur. Là s'arrêta la partie facile. Même dos au mur, l'ennemi se montra un combattant féroce. Plusieurs soldats tombèrent sous des coups faits avec une étonnante rapidité. Peut-être seraient-ils tous mort sans un revirement au cours du combat. La porte s'ouvrit brusquement, laissant entrer le soleil couchant à flot. Le mercenaire se tapis dans l'ombre avec un sifflement rageur.

- Père !" Cria Viktor en voyant son père en difficulté. Il dégaina son sabre. Se faisant, la porte se referma à moitié, élargissant la zone d'ombre. Pour la première fois, l'ennemi prend la parole.
- Père ?" Ironisa-t-il. Son regard passa du nouveau combattant à Amalrich et le noble senti un étau glacé de terreur se refermer autour de son coeur.
- Viktor ! Je t'avais interdit de me suivre !" S'alarma ce dernier.

En un instant, l'ennemi fut sur le jeune homme et Almalrich chargea, s’abattant de tout son poids dans une ruade contre l'ennemi. Tous deux au sol, la suite ne fut qu'une succession confuse de roulade et de coups de poings, jusqu'à ce que le mercenaire le plaque au sol. Son adversaire agenouillé de tout son poids sur son torse, le noble s'attendait à tout instant à être achevé. Au lieu de cela, l'ennemi se mordit le poignet avant de plaquer la plaie contre la bouche de son prisonnier. Amalrich sentit le gout métallique du sang se verser dans sa bouche. Il s'agita, lutta de toute ses forces. Il arriva à se saisir d'un couteau à sa ceinture et taillada sauvagement le côté de son adversaire. En vain, le mercenaire tenait fermement sa prise. Pire, il riait autant des tentatives du noble pour se dégager que celle des survivants qui transperçait le dos de l'ennemi avec leurs lames.

- Tu aurais dû rentrer chez toi, petit noblion." Souffla le mercenaire. "Je mourrais peut-être aujourd'hui, mais à toi, je promets bien plus de souffrance. Tu verras tout ce que tu as si chèrement défendu partir en cendre, ce sera ta malédiction et ma vengeance." Sur ces mots, l'ennemi finit par lâcher prise et se laissa tirer en arrière.

Amalrich toussa et cracha le sang qu'il avait encore en bouche, essayant d'ignorer celui, en grande quantité, qu'il n'avait eu d'autres choix que d'avaler. Il sentit son fils l'aider à se lever. Lentement, il s'était approché de l'ennemi qui était solidement maintenu par les survivants du petit groupe. Le mercenaire riait, jusqu'au moment où Amalrich lui trancha la gorge. Le noble fit ce geste encore et encore jusqu'à ce que la tête de l'ennemi tombe. *Il aurait pu se libérer à n'importe quel moment. Il s'est laissé tuer. Pourquoi ?* Avait-il eu le temps de penser avant que lui-même s'écroule au sol à cause de ses blessures.


*****

1466, plus tard ▬ Des jours, des heures de souffrances, de fièvres et d'agonies. La rumeur ne tarda pas à dépasser les frontières du domaine. Le seigneur Von Zedlitz était souffrant, enfermé dans sa chambre où les tentures restaient solidement fermées. On le disait si faible qu'il ne supportait plus la lumière du soleil. Trop faible pour quitter le lit. Les docteurs ne comprenaient rien au mal qui le rongeait. Voilà une rumeur qui ne manqua pas d'attirer la convoitise en tombant dans des oreilles malintentionnées. Paix ou non, il y avait toujours des gens pour envier les possessions du riche voisin. De cela, Amalrich n'en sut rien dans un premier temps, tout comme il ignorait que le sang avalé du soldat ennemi l'avait transformé et non empoisonné comme il l'imaginait. Ne racontait-on pas que les sens d'un condamné devenaient plus aiguisés alors que la fin approchait ? Et cette soif impossible à tarir, qui lui coupait l'appétit. Il faiblissait de jour en jour, dévorer par cette soif. Même le sommeil ne lui accordait pas l'instant de paix qu'il recherchait. Trop court, trop agité, sans cesse parasité par le moindre bruit, comme maintenant où il entendait tout de la dispute qui avait lieu non loin de sa porte. Il reconnut la voix de Jana et de Viktor.

- C'est de la folie, je t'interdis d'y aller.
- Mère, je ne suis plus un enfant, vous ne pouvez pas me l'interdire.

Péniblement, Amalrich avait quitté son lit pour ouvrir la porte :
- Que se passe-t-il ici ?" Demanda-t-il d'une voix faible mais autoritaire. Son souffle était court et son front fiévreux.
L'inquiétude de Jana se reporta sur l'état de son époux, tandis que Viktor avait l'attitude du gamin pris en faute, bien qu'il ait dépassé la vingtaine d'années.
- On nous signale des pillages aux frontières du domaine. J'allais prêter main-forte aux villageois." Raconta le jeune homme en posant sur son père malade un regard déterminé.
- Non, c'est à moi d'y aller. Qu'on m'apporte mon sabre et qu'on attelle un cheval." Ordonna Amalrich. Il essaya de faire un pas et chancela, se rattrapant de justesse à son épouse qui s'était empressée de l'aider.
- Père ! Dans votre état ?" S'inquiéta Viktor. Le jeune homme serra les poings traversé par une expression d'amertume. "Avez-vous honte de moi à ce point pour risquer votre vie en y allant à ma place ?"
- Viktor... Qui t'a mis cette idée en tête ?" S'étonna le malade, troublé que son fils puisse penser ainsi. "Je n'ai jamais eu honte de toi !"
- Non ? Alors pourquoi m'avoir interdit de vous accompagner durant la guerre jusqu'au moment où vous n'avez pas eu le choix ? Et, même alors, je n'avais droit qu'à des missions liées aux vivres et aux munitions, loin des conflits et des lignes ennemis ! Je n'ai jamais pu combattre à vos côtés !" Viktor marqua une pause pour reprendre son souffle. "Est-ce parce que je ne suis pas de votre sang ?" Finit-il par demander, visiblement torturer par cette pensée.
- Que tu sois de mon sang ou non n'a jamais eu aucune importance pour moi. Tu es mon fils." Répondit Amalrich lorsqu'il fut remis de la gifle qu'avait représente le discours du jeune homme.
- Alors montre-moi que j'ai eu tort d'en douter. Tous attendent qu'un Von Zedlitz règle le problème. Vous n'êtes pas en état, laisse-moi y aller à votre place !" Assura Viktor.

Un silence de plomb tomba tandis que le Prussien se sentit tirailler. Était-il en droit de refuser face à autant de déterminations ? D'un autre côté, il savait aussi les piètres talents de bretteur de son fils adoptif.

- Refuse. il t'écoutera." Lui souffla Jana, traverser par la même crainte que son époux.
- Crois-tu ? Je connais ce genre de regard." Lui souffla en réponse le malade. Non, ils savaient tous les deux que personne ne pouvait faire changer d'avis le jeune homme avide de faire ses preuves. "Va me la chercher." Demanda-t-il à la rouquine, avant de se tourner vers son fils adoptif. "Tu as ma bénédiction mais, je veux que tu prennes quelque chose avec toi, en plus de ton sabre." Il suivit sa femme du regard qui s'empressa de ramener un fusil.
- Père !" Viktor recula, horrifier par l'objet, mais surtout par ce qu'il représentait. "C'est l'arme des lâches ! C'est ce que vous avez toujours dit !"
- S'il te plaît, Viktor. Prends-le." Amalrich se saisit de l'arme et obligea son fils à le prendre à son tour en main avec une force qui étonna le jeune homme. "Cela me rassurera. Vois cela comme l'excentricité d'un homme malade." Ajouta le noble dans une tentative pour effacer les réticences du jeune homme. Un nouvel instant de silence suivit, avant que Viktor ne se contente de hocher la tête. Tandis que le fils baissa les yeux, le père lui tapota doucement l'épaule en essayant de sourire malgré l'inquiétude qui lui nouait les tripes. "Merci."

Ce fut la dernière fois qu'Amalrich vit son fils adoptif en vie. À peine une heure plus tard, un jardinier trouva le fusil, jeter dans les buissons. Le lendemain, on ramena le corps sans vie de Viktor. Les témoins vantèrent la bravoure du jeune homme, cela n'apporta aucun réconfort à ses parents endeuillés. Amalrich ne pouvait s'empêché de penser à tous les entraînements où il avait laissé gagner son fils et se sentir responsable. Si seulement il avait été plus sévère... Peut-être que Viktor serait encore en vie.


*****

1467 ▬ Amalrich contempla le verre que lui tendait son épouse. Sa respiration devint sifflante devant le liquide rouge qu'il contenait. Quelque chose en lui voulait se ruer sur ce verre, sans doute l'aurait-il fait s'il en avait eu la force. La soif et le chagrin le faisaient lentement mais sûrement dépérir, pour la plus grande inquiétude de Jana qui se refusait de perdre son mari après avoir perdu son fils.

- Est-ce du vin ?" Demanda-t-il, trop faible pour être véritablement soupçonneux ou perplexe. L'odeur lui était familière, mais plus intense que lorsqu'il l'avait senti auparavant sur les champs de bataille. Non, ce n'était pas du vin et il le savait. Sa question n'avait été posé que dans le but de se rassurer.
- Bois." Lui recommande Jana en approchant davantage le verre. "Ne m'oblige pas à te forcer, tu sais que j'en serais capable."
Amalrich obéit. D'abord, il but une mince gorgée, puis il avala le reste du verre avec avidité. Fermant les yeux, le soldat poussa un soupir en se laissant retomber sur son oreiller. Il avait l'air d'un nageur en train de se noyer qui venait de recevoir une bouffée d'oxygène salvatrice. La soif qu'il avait pensée intarissable venait de s'apaiser pendant un bref instant. Calmée sans être complètement rassasiée. Il n'ouvrit les yeux que lorsqu'il sentit la main de son épouse lui caresser la joue.
- Tu sais quelques chose..." Souffla Amalrich remarquant le bandage qui couvrait le poignet de Jana.
- Ce n'est rien. Juste une vieille superstition de grand-mère." Lui assura son épouse avec tendresse.

Le soldat prussien s'accrocha à ce mensonge. Deux fois par semaine, sa femme revenait dans la chambre avec son verre de "vin" et le noble fit de son mieux pour ignorer le bandage et les cicatrices qui parsemaient le bras de la rouquine. Le remède était parfois pire que le mal. La soif devenait beaucoup plus vivace lorsqu'elle refaisait surface après le moment d'accalmie que le verre bu pouvait procurer.

D'autres rumeurs commencèrent à circuler. Le genre de bruits de couloirs qui fit partir un a un les serviteurs de la riche demeure. Jusqu'au jour où ils ne restèrent plus qu'eux. Ce n'était plus une vie, juste de la survie. Amalrich s'accrochait à la volonté de son épouse, ignorant tout le reste. Du moins, il essayait. Certaines nuits, un doute lui serrait le coeur d'angoisse sur ce qu'il était devenu. Un doute venant des sermons entendus ô combien de foi lors des messes.


*****

1467, plus tard ▬ Un cri et le bruit du verre qui se brise tirèrent Amalrich de son sommeil. Avec une vivacité et une force qu'il ignorait avoir, le soldat s'était levé pour se saisir de son épée avant de sortir. Il avait reconnu le cri de Jana. En un instant, il se retrouva sur le lieu du drame. Les pillards étaient revenus. Deux d'entre eux molestaient son épouse tandis que les autres se servaient allègrement dans les armoires, brisant sans hésiter les vases et autres décorations fragiles qui ne suscitaient pas leur intérêt.

Il vit ce qui semblait être le chef de cette bande de rats s'approcher de Jana avec impatience.
- Où sont l'or et les bijoux ? Parle, bougresse !" Ordonna-t-il en serrant le cou de la rouquine.
Il n'en fallut pas plus pour que le propriétaire des lieux manifeste sa présence.

- C'est de l'acier que vous allez récolter si vous ne partez pas immédiatement, vermine !" S'emporta Amalrich. Il voulait s'avancer mais recula en poussa un cri de surprise. Une des épaisses tentures couvre les fenêtres avaient été en partie déchirer par les pillards et un rayon de soleil avait toucher la main du noble. Avec incrédulité, le noble contempla sa main portant à présent des marques de brûlures. Il n'eut pas le temps de réaliser pleinement ce qu'il venait de vivre. Le chef des pillards s'était montré vif. Ses hommes avaient plaqué Jana face contre terre, le chef s'était agenouillé et tenait un couteau contre la gorge de la rouquine.

- Tu fais un pas de plus, le noble, et elle rejoint ton bâtard !" Menaça-t-il. Sous ses mots, Amalrich sentit le monde s'écrouler sous ses pieds.

L'instant suivant, le bandit était mort. Amalrich s'était rué sur lui à une vitesse surnaturelle, emporter par sa colère et par sa soif, il avait lâché son épée et planté ses dents dans le cou de sa victime. Le noble ne réfléchissait plus. Même les cris d'horreur des comparses de cette racaille n'étaient rien de plus qu'une nuisance sonore. La douleur du soleil sur sa peau alors qu'il tuait un à un les pillards n'était que secondaire tout comme le sang qui dégoulinait de sa bouche. Il n'était plus qu'une boule d'instinct sauvage et de colère. Le noble eut le dernier avec un lancer vif du couteau pris sur le cadavre de sa première victime. Un talent qu'il ne possédait pourtant pas avant.

Le dernier corps heurta le sol et Amalrich se laissa tomber à genoux après avoir gagné un coin d'ombre. L'effet de l'adrénaline et de sa colère avait cessé. Il poussa un long soupir. La soif avait totalement disparu comme si elle n'avait jamais existé, de même que ses brûlures. La voix de Jana lui fit relever la tête.

- Amal... Qu'as-tu fait ?" Murmura-t-elle avec horreur, les yeux écarquillés devant la scène.
- Jana... Je... Dieu soit loué, tu n'as rien." Souffla Amalrich. Tout était encore si confus, comme si ce qui venait de se passer n'était qu'un rêve.
- Dieu n'est nullement responsable de ce qui vient de se passer." Répondit la rouquine. Pendant un horrible instant, Amalrich redouta qu'elle ne le fuie. Au lieu de cela, son épouse se saisit d'une tapisserie et s'approcha pour recouvrir son mari avec avant de l'aider à se lever. "Tu dois te reposer." Lui avait-elle murmurer et Amalrich se laissa guider, protéger des rayons du soleil par la tapisserie.

Le soldat finit par s'endormir pour le reste de la journée. La nuit était tombée lorsqu'il sentit un poids sur sa poitrine. En ouvrant doucement les yeux, il vit le visage de Jana pleurant à chaudes larmes. "Je suis désolé... j'avais cru qu'on pouvait... qu'on arrivera à... mais... D'autres viendront et... tu... Tu vas encore..." Bredouilla son épouse en un discours incompréhensible. Le regard du vampire redescendit vers le poids ressenti et vit un pied-de-table taillé en un pieu rudimentaire, appuyer contre son torse. Amalrich ne fut pas surpris, plutôt résigné, envahi par la même mélancolie qu'avait dû ressentir son épouse lors de leur première rencontre. "Tu vises mal..." Avait-il murmuré. Lentement, ses mains se refermèrent sur celle de la rouquine. Jana ne résista pas. Pourtant, au lieu d'écarter le pieu, il en corrigea la position pour viser le coeur. "Le coeur est plus bas qu'on ne le pense. Le mien est tien, à jamais." Déclara Amalrich. Jana étouffe un sanglot et se penche pour échanger un dernier baiser avec l'amour de sa vie. C'est ensemble qu'ils enfoncèrent le pieu dans le coeur du noble.

Cela aurait dû être la fin, du moins, si on se fiait aux vieilles superstitions de grand-mère. Seulement, cette superstition-là ne contenait qu'un fond de vérité. Il aurait fallu couper la tête pour obtenir une mort définitive, mais, il fut facile de devenir que Jana n'avait pas le force de se résoudre à un tel geste. Amalrich plongea dans un sommeil proche de la mort, mais ce ne fut pas la fin.

(c) Caelesti Lapsu


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Ma belle histoire
A warning to the people, the good and the evil : This is war.




1706 ▬ Amalrich s'était réveillé dans le caveau familial, son uniforme soigneusement plié et posé à ses pieds. Son premier réflexe fut de vérifier la doublure, ses doigts suivirent le point de couture familier. Il n'y avait aucun doute possible, il s'agissait bien de son uniforme. De Jana et Viktor, il ne restait que des noms creusés dans la pierre au côté du sien. En voyant les inscriptions ainsi agencées on aurait pu les croire unis dans la mort, alors qu'il n'en était rien. Le soldat prussien en fut aussi perturbé que dévasté. Le goût de l'ultime baiser de sa femme était encore sur ses lèvres et voilà qu'il apprenait que deux siècles s'étaient écoulés depuis. Pourquoi n'était-il pas mort ? Que s'était-il passé durant son sommeil ? Qu'était devenue son épouse ? Les questions se bousculèrent dans son esprit confus.

La reine Dorianne, celle qui l'avait trouvé et réveillé, se montra aussi patiente que compréhensive. Elle prit le noble sous son aile, lui expliqua tout ce que son Sire n'avait pu lui apprendre sur les vampires. Nul besoin de se cacher ou de redouter de devenir le monstre dépeint dans le folklore local. Pas besoin d'attaquer ou tuer des humains pour boire leurs sangs jusqu'à ce que mort s'ensuive. En recevant une bague de jour, Amalrich apprit que même le soleil n'avait pas à être un ennemi pour eux. Il avait une dette envers cette reine et, tout naturellement, il jura de mettre son épée à son service pour la rembourser.

Le soldat plaça le sceau de la reine au niveau du coeur. Un geste symbolique pour cacher le fait que ce dernier était brisé par un amour perdu. Une sorte de substitut illusoire. Un nouveau regret s'était ajouté à la liste. Si seulement il avait eu connaissance de tout cela alors que Jana était encore de ce monde... Avant les premiers pillages, du temps où Viktor était en vie... Ils auraient pu passer l'éternité ensemble... Mais l'auraient-ils voulu ? Un doute qui le rongeait presque autant que le regret qui y était lié.

Seules les batailles le sortaient de cette mélancolie. Les moments de paix lui semblaient horriblement longs, ce qui le poussait a jouer avec ses adversaires ou avec ses rares proies, afin de prolonger ce moment d'allégresse qu'il ressentait uniquement dans le feu de l'action, que ce soit durant la traque, la poursuite ou encore les combats. Lorsqu'il ne cherchait pas du réconfort dans l'opium, Amalrich se consacrait à ses leçons d'escrime envers Primrose. Au début réticent à l'idée qu'une femme manie une arme, il finit par accepter. "Je vous préviens que je me targue d'être un professeur sévère alors inutile de protester sur la dureté de mes leçons." Avait-il averti lors de la première leçon. Primrose se montrait une élève studieuse et avide de s'améliorer. Encore aujourd'hui, le prussien la considère comme sa meilleure élève. Ils avaient aussi en commun une passion pour l'Opéra. La présence de la jeune vampire ainsi que de la petite Astoria qu'il vit grandir avant qu'elle ne choisisse l'immortalité furent des bouffées de joie dans son morne quotidien.


*****

1868 ▬ Amalrich continuait de suivre les nouvelles provenant de son pays natal. Il ne pouvait s'empêcher d'éprouver une fierté indirecte envers les armées prussiennes qui triomphèrent en un temps-record contre l'armée Autrichienne alors que tous les voyait perdants. Bien que loin de sa patrie, le soldat aimait l'idée de rester "à porter de main", sur le même continent. Une certitude qui changea à cause de l'intérêt de Dorianne envers la Nouvelle Orléans. Le soldat prussien avait bien du mal à s'imaginer vivre aussi loin de chez lui. Il avait mis son épée au service de la reine, mais son coeur lui était profondément encré dans son pays. Il était partagé, déchiré, entre deux décisions que lui soufflait son sens du devoir.

Il avait demandé à la reine une faveur. Une chose qu'il n'avait jamais faite avant car il estimait qu'une telle chose devait être accordée par un souverain et non réclamée par son sujet. Il voulait l'occasion de retourner une dernière fois à Marienbourg, pour y faire ses adieux avant de traverser l'océan. Ce qui lui fut accordé.

Sur place, Amalrich avait laissé le chemin des souvenirs guidés ses pas en direction du domaine familial. Il avait fait de son mieux pour ignorer le fait qu'il reconnaissait à peine cette ville qu'il avait autrefois connue sous toutes ses coutures durant les innombrables sièges subis durant la guerre. Le pire fut lorsqu'il arriva finalement devant chez lui. Il ne restait tout simplement plus rien. Ni maison, ni domaine. Pas même le caveau ou une pierre devant laquelle se recueillir. Comme si tout ce qu'avait construit sa famille, tous les sacrifices fait, toute son histoire n'avait jamais existé. Les ultimes paroles de son Sire revinrent à son esprit. Tout disparaît avec le temps... C'est le coeur lourd que le Prussien retourna auprès de Dorianne.

Il ne lui reste plus rien, mais, se disait-il, au moins le pays restait. Il s'imaginait que ce point-là ne changerait jamais, qu'il pouvait s'appuyer sur ce fait lorsque sa volonté flanchait. Qu'importe où il se trouve sur cette Terre, la Prusse sera toujours là. Comme il se trompait.


*****

1947 ▬ Ce soir-là, il s'était défait de son uniforme. Sans les précieuses mèches contenues dans la doublure, sans doute aurait-il jeté l'habit. Ce soir-là, le vampire avait honte d'être prussien. Amalrich avait bu plus que de raison. Pas seulement bu, d'ailleurs, son regard était encore voilé par l'opium. Il était envahi par une douleur qu'il savait ne pouvoir partager avec personne. Il l'avait déjà ressenti en 1918, lorsque la Prusse était devenu une république. A l'époque, il avait cru que rien de pire ne pouvait arriver aux couleurs qu'il avait jadis défendues. Ce soir lui prouvait à quel point il s'était trompé. Ce soir, son pays n'existait plus. Les vainqueurs de cette seconde guerre mondiale s'en étaient emparés, disputés les terres comme des charognards se disputant les meilleurs morceaux d'une carcasse. Les journaux proclamaient cela comme un acte symbolique. La tournure de phrase l'avait rendu particulièrement amère. On avait employé la même phrase, 481 ans plus tôt, lorsqu'ils avaient gagné la guerre pour y couronner un roi. *Je n'aurais jamais dû partir.* Songea-t-il, traversé par une pointe de remord. Avait-il trahi son pays en suivant la cours de la reine Dorianne en Amérique ? Aurait-il pu changer quelque chose en restant sur ces anciennes terres ? Autant de questions pour autant de doutes. Ce qui le torturait le plus l'esprit tandis qu'il errait dans les rues nocturnes de la Nouvelle Orléans n'était pas la phrase qu'il avait lu dans les journaux, mais celle que lui avait soufflé son Sire en le transformant : Tu verras tout ce que tu as si chèrement défendu partir en cendre, ce sera ta malédiction et ma vengeance.

"A toi, ennemi dont j'ignore encore le nom." Déclara-t-il en levant la bouteille qu'il tenait en main. "J'espère que depuis le coin de l'Enfer où tu te trouves, tu savoures ta vengeance accomplie." Parce qu'en cet instant, il avait l'impression d'avoir tout perdu. En devenant vampire, il avait d'abord perdu son fils, ensuite était venu le tour de sa femme, et maintenant son pays. Tout ce pour quoi il s'était un jour combattu de son vivant n'existait plus.  On peut dire sans se tromper que la chute de son pays fut le premier pas, la première fissure qui allait conduire inévitablement le soldat prussien dans les griffes de Louis lorsque l'heure viendra.


*****

1988 ▬ Après la disparition de son pays, Amalrich s'était accroché plus que jamais à son titre de Jabberwocky. Ce titre était sa fierté tout comme faire appliquer les lois du clan était devenu sa seule raison de vivre. Des lois qui changèrent pour mieux s'adapter au monde qui évoluait avec les siècles. La régence de Dorianne entra petit à petit en conflit avec la manière de penser du soldat prussien, lui qui continuait de respecter des principes archaïques, de suivre un code datant d'un autre âge. Il ne pouvait plus porter son uniforme en dehors des missions pour la reine, car cette relique du passé jurait lorsqu'il fallait se fondre dans le décor. Une autre fissure dans son être. Lentement, l'ancien noble se mit à douter et les paroles enjôleuses du nouveau chapelier fou, un certain Louis de Vernay, ne firent que creuser les faiblesses de son allégeance envers le clan de la rose.

Les murmures de Louis mettaient en doute l'intérêt de l'équilibre. Il parlait également de fierté d'être un vampire et de révolution. Des choses que ne pouvait lui apporter la manière de régner de la reine. Petit à petit, les paroles du français prirent racine dans son cerveau de plus en plus souvent embrumé par l'opium. Au point que ces paroles restèrent présentes mêmes après le départ du jeune vampire, grandissant ou plutôt pourrissant dans un coin de son esprit comme si les mots attendaient l'heure propice pour le pousser à franchir le pas décisif.

Arriva l'acte de trop. Il était question d'un de ses infants. Ce n'était pas le premier qui se montrait décevant à ses yeux et il voyait ce cas précis finir comme tous les autres, régler par le tranchant de sa lame. N'était-ce pas son devoir et son droit en tant que Sire ? Sauf que, dans ce cas précis, contrairement aux autres fois, on lui refusait ce droit. Tout cela à cause d'un accord passé entre la reine et les shadowhunters. L'infant incriminé devra être livré à ces derniers comme tous les autres vampires faisant trop de grabuge. Amalrich serra les dents, depuis cet accord, il avait dû retenir ses coups lors des missions cherchant la capture des cibles et non leurs morts... et voilà que cela s'appliquait également à son infant, alors que cela ne regardait que le clan et non de parfait étranger. Le soldat avait protesté, puis avait fini par s'incliner lorsque le ton de Dorianne s'était montré impérieux. Du moins, en apparence. Un vent de révolte avait définitivement commencé à souffler dans son coeur.

"Permettez que je fasse partie de la traque. Je jure sur mon épée de vous ramener mon infant en vie." Avait-il promis en posant un genou à terre et gardant la tête baissée. Peut-être qu'au départ, Amalrich avait réellement souhaité obéir aux ordres, aussi contraignants soient-ils. Peut-être que ce ne fut pas l'ordre mais la réaction de son infant, prit au piège, qui marqua véritablement la rupture avec le clan de la rose.

La traque et la capture de l'infant furent un véritable jeu d'enfant en compagnie de Primrose. Le soldat prussien avait réussi à calmer son ardeur et de blesser sans tuer le guerrier qui s'était avéré si prometteur lorsqu'il l'avait transformé et qui était si décevant à présent. Sa déception se mua en dégoût grandissant alors que l'infant l'implorait de l'épargner, de le sauver du jugement qui l'attendait. "Assez !" avait rugi le Prussien. La lame d'un de ces couteaux avait fusé, perforant un poumon du prisonnier. D'un geste rageur, il cassa la pointe afin qu'elle reste dans la blessure, empêchant la guérison surnaturelle d'agir. C'était sa marque de fabrique lorsqu'il voulait faire souffrir sa victime. "Tu mets le clan en difficulté pour ensuite oser demander grâce ? N'as-tu donc plus la moindre miette d'honneur ?!" Lentement, il dégaina son épée. "Tu ne mérites ni jugement ni clémence." Il eut vaguement conscience de Primrose essayant de retenir son geste, ce qui ne l'empêcha pas de couper la tête de son infant.

Après ce geste, Amalrich ferma les yeux et poussa un soupir. Il ressentait la même paix que lorsqu'il avait exterminé les pillards dans sa demeure, lorsqu'il s'était abandonné pour la première fois à sa soif de sang. Tout lui semblait limpide en cet instant. Il ne les rouvrit que lorsque Prim brisa le silence qui s'était installé.

- Tu l'as tué ?! Alors que tu avais juré !" Commenta la vampire, choquée, et il pouvait comprendre son étonnement. Jamais il n'avait trahi un serment fait sur son épée. Jamais, jusqu'à ce jour.
- J'ai fait mon devoir. Le devoir d'un Sire envers son infant. Un devoir qu'on me refusait. Pourquoi devrait-il en être autrement ? Au nom de quoi ? De l'équilibre ? Laisser des étrangers se mêler de nos affaires, dicter nos actes et nos jugements à notre place, en quoi est-ce un équilibre ? On vaut mieux que cela." Cracha Amalrich avec amertume. Une oreille attentive pouvait deviner qu'en cet instant, le prussien parlait plus avec les mots de Louis qu'avec les siens.
- Rentrons. Si tu lui demandes son pardon, elle te l'accordera." Avait supplié la vampire.
- Qui te dit que je désire son pardon ? Ou même qu'elle attend mon retour ? Ne suis-je pas la représentation d'un passé dont elle veut se détacher ? Une relique comme l'uniforme que je porte." Avait-il déclaré. "Dans ce cas..." Tout en disant cela, le soldat retira sa bague de jour et força Primrose à la prendre. La mélancolie avait fait place à une détermination farouche.

Elle avait insistée, suppliée, refusée tout ce qu'il pouvait dire, elle lui disait de réfléchir, que c'était le chagrin qui guidait ses mots. Elle lui avait agrippé le bras et refusait de le lâcher, jusqu'au moment où Amalrich la menaça de son épée. L'instant s'était figé dans l'incertitude de ce qui allait suivre. Le Prussien baissa son arme, aussi choqué qu'elle par son geste et par ce qu'il avait failli faire. "Rentre, dis-lui qu'elle n'aurait jamais dû me réveiller."

Pendant les premières nuits, Amalrich était resté sur le qui-vive, s'attendant à être traqué par le clan. Rien de cela n'arriva. Primrose avait cachée sa désertion. Sans doute espérait-elle son retour. Cette éventualité le poussa à brûler le tatouage du clan des roses en y plaquant sa lame chauffé à blanc. Afin d'effacer tout doute de son esprit. Après ce geste, aucun retour en arrière n'était possible.


*****

2001 ▬ Amalrich se concentrait sur son reflet dans le miroir. Lentement, le soldat prussien réajusta son uniforme. Une tenue d'un autre temps qui passerait inaperçu ce soir dans les rues où tous étaient déguisés et portaient masque ou maquillage en l'honneur de la fête des Morts. D'ici, il pouvait entendre le bruit des festivités. Le soldat prussien n'y prêtait aucune attention. Il savourait l'instant. Ce moment de calme avant le futur coup d'éclat. Cette nuit marquerait la naissance d'un nouveau clan.

L'ancien noble expira avec lenteur en levant le menton avec fierté tout en se contemplant dans le miroir. Pour la première fois depuis cinquante-quatre ans, depuis la disparition de son pays, il pouvait de nouveau porter cet uniforme avec fierté et non plus par nostalgie ou devoir de mémoire comme il l'avait fait avant. La fierté de ce qui allait être accompli cette nuit. Pour la première fois depuis un demi-siècle, Amalrich se sentait en paix sans avoir besoin d'être enivré par l'opium. Louis lui apporterait ce que Dorianne n'avait su lui donner à cause du précieux équilibre qu'elle défendait. Le roi qui sera proclamé en cette nuit de fête lui avait promis le chaos, des combats et des défis à sa hauteur. Peut-être le baroude d'honneur auquel le Prussien aspirait de tout son être. Plus encore, avec ce nouveau clan du camélia, Amalrich entrevoyait le bousculement de l'ordre établi, comme il l'avait déjà fait alors qu'il était encore humain. Un nouveau royaume qui ne disparaîtra pas des mémoires comme son regretté pays d'origine. Il y veillerait, même s'il devait donner sa vie dans ce but. L'uniforme lui servait de rappel, renforçait sa motivation tout en portant dans sa doublure le seul souvenir qu'il lui restait des deux seules vies qui avait compté pour lui.

Dans un bruit sec, le vampire rengaina son sabre et serra sa main sur sa garde. Non, ce nouveau clan ne connaîtra pas le même destin que son pays. Les dernières paroles de son Sire cesseront de le hanter. Sur cette pensée, Amalrich quitta la pièce pour superviser les derniers préparatifs. Ensuite, il se présenta devant le jeune vampire qu'il nommait désormais "son roi". « Ils sont en place… » Dit-il simplement en inclinant la tête en signe d'allégeance, dans l'attente de l'autorisation de Louis pour commencer.

Le premier pétard retentit. Amalrich se redressa et sortit un demi-masque qu'il noua sur son visage avec d'un geste vif. Plus loin dans la rue, un autre bruit retentit, celle d'une bombe de fumée. La fête, leur fête, venait de commencer. Une célébration pour marquer le début d'une nouvelle erre. Louis remonta le foulard sur son nez et, dans un premier temps, le soldat prussien suivit docilement son roi, légèrement en retrait par rapport à lui, prêt à embrocher le premier qui s'approcherait trop du leader. Ensuite arriva le chaos promis. Un signe de son roi, comme une permission muette et Amalrich se détacha pour trouver sa proie. L'ancien noble chassa la sienne à travers les ruelles, guidant l'humain aveuglé par la fumée colorée, la menant où il voulait aller via un lancer adroit d'un couteau de jet, jusqu'à ce que le jeu le lasse et qu'il mette fin à la course-poursuite avec une attaque rapide qui transperça le coeur de l'humain. La victime mourut dans un hoquet de surprise et de terreur que le vampire trouva magnifiques. Dès que le corps sans vie tomba sur le sol, la victime perdit tout intérêt à ses yeux. Amalrich ne s'y attarda que le temps d'y poser une rose dans la bouche du cadavre. Ordre du roi. Un message pour leur ancienne reine. Un sourire fugace passa sur le visage du prussien avant qu'il ne retrouve son sérieux militaire. La révolution était en marche. La broche en forme de Camélia qu'il portait dans sa chaire au niveau de son coeur n'était qu'un petit prix à payer, une épée de Damoclès acceptable, pour goutter de nouveau à la guerre.


*****

2018 ▬ Le bruit des sabres retendit dans la cave qui s'était transformé pour l'occasion en lieu d'entraînement puisque le soleil brillait haut à l'extérieur. Dans le clan du Camélia, les bagues de jour étaient proscrites, considérer comme un sacrilège envers leurs véritables natures de créatures nocturnes. Le jour était supposé être un temps de repos. Aujourd'hui, Amalrich n'avait pas accordé cela à Anakin Lewis. Il avait réveillé sans ménagement son infant pour l'obliger à s'entraîner. En voyant la scène, on pouvait presque parler d'une anomalie dans les vieilles habitudes du soldat prussien. Lui qui avait l'habitude de transformer les guerriers qui avaient piqué son intérêt, se retrouvait à apprendre les bases à son dernier infant en date. Lui qui avait l'habitude d'abandonner ses infants à leur sort en attendant qu'ils reviennent le trouver par leurs propres moyens comme une sorte de test, entraînait d’arrache-pied ce jeune homme, allant parfois jusqu'à le nourrir de force au lieu de le laisser dépérir. Mais il y avait ce cri. C'est ce qui l'avait poussé à transformer le jeune infirmier. Le cri et... une ressemblance qu'il refusait d'admettre, qui ne le frappait qu'en certaines occasions, surtout quand sa vue était embrumée par l'opium. Cela ajouté à des siècles de déceptions avec ses précédents infants le faisait redoubler de sévérité envers le jeune homme. Amalrich n'adoucit aucunement la force de ses coups face au débutant qu'il affrontait. Pire, il jugeait les réactions de son élève trop molle, passives, ce qui ne faisait qu'augmenter la fureur de ses propres attaques. La scène avait également un petit côté de déjà-vu quand on savait avec quelle rigueur Almarich avait été entraîné par son père.

Le Prussien arrêta la pointe de son sabre sur le torse de son infant, juste au niveau du coeur. "Je serais un chasseur, tu serais mort en cet instant précis." L'informa Amalrich, sans une miette de compassion. Il feinta de poursuivre son mouvement avant de se rétracter. Finalement, il s'écarta et poussa un soupir entre lassitude et agacement tout en rengainant son sabre. Cette fois, il n'allait pas ordonner à Anakin de ramasser son arme. La leçon était finie pour aujourd'hui. D'une certaine façon, les soupirs et les pauses étaient pires que les remontrances. Il ne l'aida pas à se lever, ce genre de gestes n'était réserver que lorsque le prussien était satisfait des échanges de coup. Ce qui était loin d'être le cas ici. "T'es-tu nourri au moins ?" Demanda-t-il avec un air de reproche. Bien sûr lorsque le prussien parlait de se nourrir, il parlait de sang. Car, oui, même pour cela, il devait le surveiller. Cela en était agaçant. Frustrant. Anakin avait tellement de potentiel. Seize ans d'entraînements acharnés. Sur le plan purement théorique, il n'avait presque plus rien à lui apprendre, et pourtant... Le pire était certainement que, parfois, il le surprenait, arrivant à lui arracher un sourire. En une occasion il avait manqué de peu le coeur de son Sire, fait une démonstration de son cri, et, l'instant d'après, tout semblait à refaire comme au premier jour. Sans doute pouvait-on en dire autant de lui-même. Parfois, le Prussien se montrait étonnamment compréhensif envers le jeune vampire, presque paternel, et d'autres fois, comme aujourd'hui, il était particulièrement rude avec lui. Amalrich refusait que cet infant devienne une déception de plus. Anakin Lewis deviendra une arme pour le clan, qu'il le veuille ou non. Ou alors, le jeune homme se révoltera contre son Sire. Les deux cas de figure lui conviendrait parfaitement car les deux éventualités le conduirait au combat qu'il attendait depuis des siècles.

(c) Caelesti Lapsu


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Félicitations

Bon faut que je prenne Prim pour te valider, je t’aime tu le sais? Ton perso! TON PERSO ! Mon dieu mais je veux le .......blblblblblblb *bave* tu sais ce que je veux lui faire  charming plein de choseeeeeeeeee !!!! Regarde si Lys n’est pas là FAIS MOI DES BÉBÉS!!!!!!

Tu es validé, magnifique, sublime, je suis tout à fait objective!!!!  hey! bon aller bouge toi les fesses que je puisse le dévorer en rp!!!

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